Melancholic Mirages: Jules Verne's Vision of a Saharan Sea
L’invasion de la mer, le dernier roman de Verne publié de son vivant, pourrait être considéré comme une sorte d’hybride entre les “deux Vernes” car il raconte d'une part les tentatives de l’armée française qui occupait la Tunisie et l’Algérie de capturer les chefs touaregs qui veulent repousser les Français hors du Maghreb, et d'autre part éviter un désastre environnemental (car les français ont pour but de construire “une mer intérieure en Algèrie”). L’Invasion de la mer représente une vision complexe et mélancolique des limites du colonialisme français. Ce sont le vrai géographe français François-Elie Roudaire et son commanditaire Ferdinand de Lesseps qui semblent fasciner Verne le plus. Roudaire avait souffert d’un énorme déficit budgétaire pour son projet qui fut un grand échec. Or, à la fin de L’invasion de la mer, un tremblement de terre permet à la “mer saharienne” de se réaliser et d'éliminer le chef touareg en donnant la victoire aux français malgré toutes leurs erreurs. Verne place les lauriers sur la tête d’un inventeur raté plutôt que sur celle d’un grand soldat et termine ainsi son cycle littéraire sur une vague de tristesse par rapport à l’esprit si enthousiaste qui caractérisait son commencement.
Texte intégral (en anglais) :