Verniana — Jules Verne Studies/Etudes Jules Verne — Volume 3 (2010–2011) — iii–iv

 

Prof. Walter James Miller (16 janvier 1918 – 20 juin 2010) et la reconnaissance littéraire de Jules Verne dans les pays anglo-saxons — Un hommage



En juin 2010, le comité de rédaction de Verniana a perdu un de ses membres. Walter James Miller était un pionnier qui, dès les années 1960, démontra la mauvaise qualité des traductions anglo-saxonnes des romans de Jules Verne. Pendant un demi-siècle, il a été le chef de file de ce qu'il a nommé lui-même “l'équipe de sauvetage”, de tous ceux qui ont travaillé comme lui et avec lui à réhabiliter Jules Verne comme écrivain à part entière dans les régions anglophones.

 

 

Walter James Miller en juin 2007 à la réunion annuelle de la Société Jules Verne nord-américaine à Albuquerque (Nouveau Mexique)

 

L'histoire de cette croisade pour éviter un naufrage littéraire complet de Jules Verne dans les pays anglophones a été publiée à de nombreuses reprises, y compris dans le volume 1 de Verniana [1]. Parmi les nombreuses contributions de Miller à la recherche vernienne anglophone et mondiale, trois publications importantes méritent d'être citées :

Walter James Miller était beaucoup plus qu'un spécialiste de Jules Verne. Il était poète, auteur dramatique, critique littéraire, animateur d'émissions radiophoniques et professeur à l'Université de New York, où il enseignait la littérature et l'écriture. Né à McKee (New Jersey), il suivit les cours du Collège de Brooklyn et de l'Université de Columbia. De 1943 à 1946, il fut officier de liaison dans l'armée américaine. Avant d'être nommé professeur à l'Université de New York en 1958, Walter James Miller enseigna à l'Institut polytechnique de Brooklyn et à l'Université d'Etat à Fort Collins dans le Colorado.

Spécialiste de la littérature américaine, Miller forgea sa réputation internationale à la fois comme critique et comme poète, publiant (seul ou en collaboration) 67 livres sur des écivains aussi divers que Samuel Beckett, Upton Sinclair, Joseph Heller, E.L. Doctorow, Ray Bradbury, Edward Bellamy, et son ami de toujours, Kurt Vonnegut.

Dans les années 1960, Miller fut aussi responsable d'émissions de radio et de télévision de la station new-yorkaise WNYC, pendant lesquelles il conduisit des entretiens avec des écrivains (alors peu connus) comme Nadine Gordimer et Allen Ginsberg.

Humaniste moderne, Miller était curieux de tout et aimait passionnément la littérature, en particulier la poésie. Il a fait partager cet amour à ses étudiants pendant plus de 40 ans. Son cours "Great Books" à l'Université de New York était si populaire qu'il fut mentionné dans un article intitulé "Cool Classes, Great Teachers" paru en août 1996 dans New York Magazine.

Nous dédions ce volume 3 de Verniana à un des pères fondateurs de la critique vernienne moderne, Walter James Miller. Nous nous souviendrons de Walter comme d'un ami plein d'humour et de gentillesse, toujours prêt à venir en aide.

 

LE COMITE DE REDACTION

 

NOTES

  1. Walter James Miller, «As Verne Smiles», Verniana, vol. 1, 2008-2009, p. 1-8. ^
  2. Jules Verne’s Twenty Thousand Leagues Under the Sea: The Definitive Unabridged Edition Based on the Original French Texts. Translated and edited by Walter James Miller and Frederick Paul Walter. Annapolis: US Naval Institute, 1993. ^
  3. The Annotated Jules Verne: Twenty Thousand Leagues Under the Sea. New York, Crowell, 1976. The Annotated Jules Verne: From the Earth to the Moon. New York, Crowell, 1978. ^
  4. The Mighty Orinoco. Translated by Stanford L. Luce, edited by Arthur B. Evans, and with an introduction and notes by Walter James Miller. Middletown, CT: Wesleyan University Press, 2002. ^